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Chasse et chasseurs

  /  Chasse et chasseurs

Comme la pêche à la truite, la chasse à l’isard a longtemps été une activité des plus traditionnelles dans les hautes vallées d’Ariège. La splendeur des paysages, la sérénité des lieux, l’abondance des torrents aux eaux cristallines n’y sont évidemment pas pour rien ! Toutefois, longtemps la chasse et la pêche répondaient surtout, dans un territoire enclavé où régnait la misère, à une nécessité, celle de se nourrir et de ce fait à une promesse, celle de faire un bon repas. N’en doutons pas, le peintre a connu ce type de difficultés  et n’y était pas insensible !

Lagorre a croisé maintes fois les chasseurs dans la montagne. Il décide de les représenter, y compris quand ils viennent à croiser des bergers. Avec beaucoup de réalisme, les chasseurs, souvent jeunes, sont peints dans le milieu montagnard et dans l’accoutrement qui leur est propre. Lagorre les saisit sur sa toile en train de charger la bête morte à dos d’homme pour la redescendre dans la vallée, buvant à la régalade après la longue marche poursuite qui vient d’avoir lieu, ou roulant une cigarette en compagnie de bergers croisés en chemin. Instant de partage et signe d’amitié.

Dans le grand jeu de la contrebande qui se déroulait en Ariège à cette époque, la chasse à l’isard était aussi l’occasion, sur le mode de la farce, de braconner au nez et à la barbe de garde-champêtres censés surveiller ce type de trafic … Évidemment, aujourd’hui la chasse à l’isard n’a que bien peu à voir avec ce qui se passait alors : cadrée, organisée par les institutions, elle se déroule sous surveillance contre une coquette somme d’argent…

Le peintre ne peut s’empêcher d’être attiré par cette « chèvre des montagnes », vive et malicieuse. Il nous en livre des études particulièrement réalistes et réussies. Sensible à sa robe aux couleurs multiples, à son intelligence aussi qui rend souvent la marche d’approche des chasseurs difficile et qui s’avère toujours être une sorte de défi, le peintre représente l’isard dans son habitat montagnard, sur les parois rocheuses et vertigineuses non loin de l’à-pic, au repos certes mais toujours attentif au danger malgré tout, tandis que l’aigle tournoie sur les cimes, au-dessus de lui.