Sur la route de l’Andorre se trouve la ville de Foix, comme blottie à l’abri d’un piton rocheux sur lequel se dresse encore fièrement l’ancien château. Au nord, on distingue la plus ancienne des tours, la tour carrée, recouverte tardivement d’un toit d’ardoises puis on distingue la tour du milieu construite au XIIIe s et réaménagée au XIVe siècle et enfin la tour ronde dont l’architecture gothique nous indique qu’elle a été construite postérieurement.
Foix, pour les ariégeois reste une ville symbole. Elle est une ville de résistance. Résistance aux assauts répétés de Simon de Montfort qui entre 1211 et 1217, lors de la croisade des albigeois, tentera de l’annexer et mettra à feu et à sang tout le comté. Résistance aussi au pouvoir central quand, en 1272, le comte de Foix refusera de reconnaître la souveraineté du roi de France… Philippe le Hardi prendra alors en personne la direction d’une expédition contre la ville obligeant le comte à capituler.
Lagorre est sensible à l’histoire, sensible aussi à l’architecture de la ville construite au pied du château, sensible à son implantation géographique qui en fait une ville frontière, ouverte sur l’Andorre et l’Espagne si proches.
Il suffit de contempler quelques unes des œuvres du peintre pour en prendre conscience.
Foix, Lagorre la peint avec minutie, – on dirait presque alors qu’il la dessine comme le ferait un architecte, tant le dessin est précis- ; il la peint, lumineuse, en tons de bleuté, d’argenté et de vert tendre, quand on perçoit le château haut perché derrière les peupliers qui bruissent au pied de la rivière, puis il la magnifie soudain, au milieu de la nuit, quand il illumine le château d’un flamboyant feu d’artifice…
