Michel Beau, originaire du Limousin, après des études au collège de Bellac, entre à l’École normale d’instituteurs de Limoges, puis à celle de Poitiers, et gagne Paris où il devient un universitaire reconnu.
Il écrit ses premiers poèmes dès l’âge de onze ans.
Bien vite, anthologies, disques et revues feront connaître ses œuvres au public. Michel Beau, écrivain talentueux et discret, a côtoyé durant sa vie bon nombre de célébrités du monde littéraire et artistique.
De 1964 à 1999, il dirige, à Paris, la revue Visages du XXe siècle. De grands noms parmi lesquels Joséphine Baker, Paul Fort, Maurice Genevoix, Jean Rostand, lui témoignent leur amitié.
Il a publié de nombreux livres de poésie et sera lauréat de l’Académie française (1969), lauréat de la Société des poètes français (1969) et lauréat de la Maison de poésie (1980).
Michel Beau a très bien connu Jules Palmade, normalien, tout comme lui. Il lui consacrera d’ailleurs un numéro de la revue « La Légion violette », revue de l’association culturelle des membre de la Légion d’honneur, Palmes académiques, Arts et Lettres, qu’il préside dans les années 60-70.
Est-ce par son intermédiaire qu’il fait la connaissance de René Gaston-Lagorre ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, l’écrivain et le peintre se reverront à Paris et, quand le peintre décédera, Michel Beau lui dédiera un poème, ce qui témoigne assez de leur profonde amitié.
A ceux qui restent
A René Lagorre
Ne dites pas « le jour des morts »
car cette mort n’existe pas.
Lorsque tombent les feuilles d’or
nos disparus sont encore là ;
ils nous entourent, nous soutiennent
du haut de leur éternité ;
heureux sont ceux qui se souviennent
dans ce matin de gris-ouaté.
Mais, perdus dans ces souvenirs
que chaque jour nous amassons,
ne laissons pas la vie s’enfuir
sans plus songer à la moisson.
Non, ne partons pas les mains vides,
donnons comme eux des épis lourds
pour qu’en d’autres temps se dévident
le trop mince écheveau des jours.
Car nous ne sommes que des graines,
nous ne naissons pas au hasard
et lorsque le vent nous emmène,
c’est pour mieux renaître plus tard.
Michel BEAU