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Les gitans

  /  Les gitans

Dès son enfance, les aller-retours entre son pays natal (Les États-Unis) et la France et, par la suite, ses multiples voyages sur le pourtour du Bassin méditerranéen (Espagne, Algérie, Tunisie, Maroc, Corse …), ses allées et venues incessantes entre Paris, la Normandie et les Pyrénées (Ariège, Andorre et Pays basque), vont sans nul doute contribuer à faire du peintre un voyageur particulièrement attentif et sensible à l’errance et au nomadisme.

Sur les traces de Vincent van Gogh qui a peint en 1888, à cet endroit même, les barques en mer et sur la plage, c’est dans ce petit village fréquenté par nombre d’artistes et écrivains de renom tels Hemingway en 1920 ou Pablo Picasso et Yves Brayer dans les années 50, que Lagorre va partager pour la première fois pendant quelques mois la vie des gitans, quand dans les années 60, il découvre à son tour les Saintes-Maries de la mer.

Séduit par l’idéal de liberté prôné par les gitans mais aussi par leur sens très poussé de la famille – nourrissons, enfants, parents, mais aussi grands-parents figureront sur ses toiles-, ému par le mode de vie d’ hommes et de femmes qui vivent chichement, dans une forme de dénuement extrême mais qui n’en abandonnent pas pour autant, bien au contraire, la musique et la danse, ébloui par leur joie de vivre au plus près de la nature, le peintre décide de faire des gitans l’un des sujets majeurs de ses tableaux.

Sur le mode réaliste, mais dans un véritable déferlement de couleurs et de lumière, Lagorre va peindre ces familles gitanes, nous présenter leurs gestes de maternité ou de paternité, leurs danses, la nostalgie qui peut se lire dans leurs regards mais aussi les couleurs chatoyantes des jupes des femmes quand elles s’envolent au vent. Sur des aquarelles couleur menthe, il va peindre de jeunes amoureux allongés sur le sable, des femmes alanguies et nous donnera à voir toute une série de portraits d’hommes jeunes. Il peindra même – ce qui , il faut bien en convenir, ne nous semble guère être une vraie réussite, un tableau sombre et très étrange, une scène traditionnelle de la vie des gitans, l’enlèvement nocturne par un jeune gitan de sa fiancée sous le regard sévère d’un gros hibou perché sur une branche qui, tout comme nous, assiste à la scène…

Lagorre peindra la fatigue quand le soir venu , épuisés par la chaleur et la poussière de la route, les gitans s’arrêtent pour camper à la belle étoile et allument un grand feu. On aperçoit parfois sur la toile le château de Tolède qui sert d’arrière-plan.

Sous des ciels incendiaires, à coups de larges aplats tantôt jaunes, tantôt mauves, il représentera le départ des roulottes et leur cheminement. Autant de scènes qui, comme des témoignages nous donnent à voir, transfigurées et magnifiées par le regard que l’artiste pose sur elles, les figures de l’errance. Une errance infinie. Une errance éternelle.