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Les paysages du Maghreb

  /  Les paysages du Maghreb

Mobilisé en 1939-1940, suite au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le peintre interrompt les travaux en cours à Saint-Laurent sur Save. Il part au Maroc puis en Tunisie.

Les paysages lumineux qu’il y découvre l’émerveillent : « Je bénis la Providence qui m’a permis de venir au Maroc, ce pays qui a inspiré de si belles choses au célèbre peintre Delacroix. Je ne me lasse pas d’admirer les paysages et des spectacles bien nouveaux pour moi, et qui me chatouillent agréablement et ravissent mon âme d’artiste. Mais sans ma palette, j’avoue que je suis quelquefois malheureux. 1»

Par la suite René Gaston-Lagorre, grand admirateur d’Eugène Delacroix dont on lui avait demandé d’exécuter la copie du célèbre tableau La Mort de Sardanapale exposée au Louvre, reviendra plusieurs fois en Tunisie, en Algérie mais surtout au Maroc. Il y peindra des œuvres de type orientaliste comme l’avait fait avant lui le peintre qu’il admire tant et qu’il considère comme son maître, Henri Matisse.

Malgré le manque de moyens matériels, le peintre réussit à fixer sur des aquarelles et gouaches exécutées sur un papier aussi mince que celui d’une feuille de papier à cigarette quelques souvenirs paysagers dont fait aussi partie son paquetage militaire posé dans le sable du désert en 1940. L’aridité et la chaleur du désert sont évoquées comme le sont les djebels écrasés de soleil et la fraîcheur des oasis.

« Ces pays ensoleillés m’attirent et c’est en eux que je puise mes meilleures inspirations »2

A Marrakech, le peintre sera séduit par la beauté du jardin Majorelle3 et de son patio mais aussi par les murailles de terre ocre qui protègent et encerclent la ville et par la beauté de la Koutoubia située dans la partie historique de la Médina.

Parmi les trois œuvres du peintre acquises par le musée des Augustins de Toulouse figure une gouache sur papier exécutée par le peintre en 1950 représentant le Cap Falcon à Oran (Algérie) datée et signée ( 24,1 x 31,2cm) N° inventaire : RO1170

1Lettre du 18 mai 1939 écrite à Meknès adressée à monsieur Parayre, Ecole des Beaux-Arts de Toulouse.

2René Gaston-Lagorre in « Le Couserans », n°6, été 2004,p.10.

3 Les jardins de la Ménara dessinés autour d’un bassin où se reflète un élégant pavillon d’agrément remontent à la dynastie Almohade, qui régna sur la région au XIIe siècle. Invité par le maréchal Lyautey à l’époque du protectorat français, le peintre Jacques Majorelle vécut une bonne partie de sa vie dans la Ville rouge.Il défricha une palmeraie pour créer un jardin botanique où il fit bâtir une villa cubiste inspirée par Le Corbusier. À sa mort, le site resta longtemps à l’abandon jusqu’à ce que Pierre Bergé et Yves Saint Laurent le rachètent pour sauver des promoteurs « cette oasis où les couleurs de Matisse se mêlent à celles de la nature. »