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L’univers du cirque

  /  L’univers du cirque

Qui se souvient encore combien autrefois les yeux des enfants pétillaient de joie quand arrivaient les roulottes du cirque pour, une fois l’année, faire halte au village ? Qui se souvient de leur émerveillement quand l’après-midi même ils se faufilaient derrière les caravanes pour voir les animaux, riant aux éclats en se bouchant le nez, et tenter d’apercevoir les artistes se préparer pour la grande soirée ?

Parce qu’il est l’évocation même de cette joie éprouvée par les enfants, parce qu’il permet à tout un chacun de retrouver un peu de cette part d’enfance, parce qu’il est un art visuel empreint d’humour, de poésie, un spectacle total qui met en scène de très nombreux artistes , clowns, jongleurs, acrobates, trapézistes, parce qu’il est un spectacle où l’art équestre n’est pas en reste permettant de mesurer l’adresse de la voltige, le cirque est aussi un lieu d’émotions fortes.

De surcroît, – comme ce sera du reste, plus tard, le cas pour le Carnaval de Venise -, le cirque est un spectacle qui cherche à éblouir. C’est le monde des couleurs rutilantes, le monde des paillettes. Voilà sans doute quelques unes des raisons qui contribuent à séduire Lagorre. Il peindra tous les artistes circassiens et parmi eux, de très nombreux clowns. La figure du clown, inoffensive et bienveillante à l’origine, le plus souvent comique, peut pourtant devenir l’incarnation d’une figure énigmatique, dramatique, au point que le visage sur la toile s’imprègne soudain d’une inquiétante étrangeté et inspire la peur. Une anecdote personnelle me revient en mémoire. Un jour que j’entrais dans la chambre de ma fille qui devait avoir alors une huitaine d’années, je vis à ma grande surprise, posé à l’envers sur le mur de sa chambre, un tableau que lui avait offert le peintre . Ce tableau représentait en grand format une tête de clown blanc. Ma fille m’avoua en avoir peur depuis un bon moment déjà, disant que cette tête l’empêchait de dormir et que c’était là la raison pour laquelle elle avait tourné le clown la face contre le mur, « pour ne plus jamais le voir » disait-elle et surtout « pour qu’il cesse de la dévisager ! ». Je contais l’anecdote à René qui s’en amusa et nous revendîmes le tableau  à un collectionneur .

Dans son univers circassien le peintre nous offre des compositions équilibrées mais il joue souvent en arrière-plan de la simplification géométrique , dissociant le contour qui cerne les personnages des aplats de couleur qui souvent servent de fond à la toile.