Le peintre représente les quatre saisons sur la totalité de la longueur d’un mur de la mairie, nous offrant une vision du monde tout à la fois symbolique et réaliste.
« à gauche : le printemps avec le traditionnel feu de la saint-Jean, un mariage formant cortège derrière les jeunes époux précédés d’un musicien jouant du violon ; au fond on aperçoit le clocher de l’église saint Adrien, comme pour symboliser le mariage chrétien… L’autre toile représente l’été avec la fenaison, la moisson, le dépiquage mais aussi les premiers bambins et quelques vacanciers… »
« à droite, les deux autres saisons : l’automne qui est évoqué à travers la cueillette de fruits ; la fête de saint Adrien et de la ville, le 2e dimanche de septembre, se traduit par les lanternes vénitiennes, les musiciens et le bal ; puis les champignons et les vendanges achèvent l’évocation de la saison. Enfin l’hiver est caractérisé ici par le vent et la neige, les ruches et la forge- où l’on se rassemble pour se réchauffer- la coupe du bois une personne d’âge porte son fagot- le cochon bien gras attendant son heure ! Y figure aussi la grande cheminée rurale où se cuit le millas, avec d’un côté la veillée et de l’autre un brave vieux qui a la tête du mécène, Joseph Dauban… » H-L.Petit, op. cit.
Le cycle des saisons trouvera un écho dans de nombreuses toiles de René Gaston-Lagorre. En Ariège, deux grandes toiles similaires à celles de l’Isle en Dodon ornent les murs de la salle des mariages de la mairie de Seix . Une troisième toile figure, dans un style bien plus moderne que les styles précédents, le printemps à Sentenac d’Ustou.
L’ allégorie de la ville, prendra place au centre des quatre autres, entre l’Eté et l’Automne.
« au centre du panneau, la ville est représentée par l’évocation d’un plan ancien, de 1824 ainsi que par le blason de cette ancienne seigneurie commingeoise puis par la figuration de productions économiques : cultures, vignobles et élevage notamment d’oies et de dindes » H-L.Petit, op. cit.
En 1944, Mr Escalas et Mr Campguilhem souhaitent utiliser un autre panneau de la salle de la mairie de l’Isle en Dodon pour y représenter un tragique épisode de la guerre , celui du maquis de Meilhan où 24 jeunes ont été exécutés par les soldats allemands. C’est ainsi que le peintre réalise en 1945 cette œuvre qui rappelle avec force le sacrifice de vingt quatre jeunes maquisards qui s’opposèrent aux soldats ennemis et y laissèrent leur vie.
Une dernière grande toile orne les murs de la mairie commingeoise, il s’agit cette fois de l’allégorie de la République, réalisée en 1947. Ce tableau fête la fin de la guerre et la liberté recouvrée, il rend un hommage appuyé à la IIIe République.
Chacune des trois femmes-la blonde, le rousse, la brune-, a le regard tourné dans une direction, chacune d’entre elle est vêtue d’une des trois couleur de la Nation et l’union des trois symbolise avec force la République une, indivisible et inaliénable.