Les scènes de genre ayant trait à la vie rurale abondent à la fin du XIXe siècle.
La littérature n’y est pas pour rien avec des auteurs comme Flaubert et Maupassant ou Balzac qui mettent véritablement en scène la vie paysanne. Des artistes, tel Jean François Millet, s’en emparent à leur tour. A partir de 1848, les peintres de l’École de Barbizon peignent eux aussi la vie à la campagne, et c’est ensuite au tour des impressionnistes et des post-impressionnistes, à la toute fin du XIXe, de s’y intéresser.
Lagorre assiste lui, dans l’après guerre, à la révolution silencieuse des Trente Glorieuses, caractérisée par une forte croissance économique et une augmentation du niveau de vie – n’oublions pas que figurent sur les toiles du jeune peintre la toute nouvelle usine de gaz de Boussens et la chaîne d’embouteillage récemment créée !- mais Lagorre reste néanmoins très attaché à l’Ariège qui demeure, aujourd’hui encore, un département profondément rural où l’agro-pastoralisme reste l’activité principale.
Lagorre qui vit à Paris, voit déjà les changements économiques et sociaux majeurs que portent les Trente Glorieuses, eux qui ouvrent les portes à la société de consommation. C’est sans doute là ce qui le pousse à peindre à son tour , avec réalisme mais en les idéalisant en les inondant de lumière et de couleurs vives des scènes de genre, comme autant d’hommages au dur labeur des paysans montagnards.