Sublime et fascinante exposition que celle qui nous est proposée en 1992 par la Galerie Weiller où René Lagorre a déposé ses « Ateliers ».
Sur des toiles de petit format affleurent les réminiscences d’une enfance révolue.
Vagues souvenirs de gigantesques gratte-ciels dressés dans le ciel de Broadway dont les milliers de fenêtres ouvertes sur l’extérieur abritent leurs habitants dans l’anonymat le plus strict.…
Souvenirs d’autres fenêtres aussi. Celles de la maison familiale, des fenêtres à croisée de bois dont les volets qui les accompagnaient étaient barrées d’un Z.
Des fenêtres qui, en même temps qu’elles montrent la lumière qui règne à l’intérieur, rendent aveugle celui qui les regarde et les contemple de l’extérieur .
La fenêtre, avais-je écrit, témoigne de la réversibilité de l’espace…1
L’artiste semble ici s’ être accoudé à l’une de ces fenêtres, nous prenons avec lui la posture du voyeur avant de nous rendre compte que le tableau lui-même devient une fenêtre.
1B. Gaston-Lagorre, op.cit., p117.