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Tolède et l’ombre del Greco

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Tolède et l’ombre del Greco

Parmi ses villes de prédilection Lagorre peindra Ronda , ville blanche écrasée de chaleur, berceau de la corrida mais célèbre également pour ses ponts qui enjambent une profonde gorge que le Tage y a creusé, séparant du même coup la vieille ville de la ville moderne. Il peindra la Giralda de Séville, l’impressionnant aqueduc romain de Ségovie mais, parmi toutes les villes espagnoles présentées sur ses toiles, il en est une de prédilection et c’est bien sûr Tolède.

D’où que l’on vienne, Tolède se découvre perchée sur son promontoire avec le Tage couleur d’émeraude qui, désormais assagi, coule avec douceur à ses pieds. Tolède dont les ruelles étroites et tortueuses semblent grimper à l’assaut de la cathédrale et du château, cette ville aux accents mauresques, aux senteurs de citrons et d’oranges où les bougainvilliers rougissent les façades des maisons qui encerclent les placettes disposées çà et là, à mi-pente, Tolède riche d’une architecture singulière séduit et fascine le peintre.

Quand il découvre cette ville, Lagorre est jeune mais il en conçoit un tel choc émotionnel qu’il jure d’y retourner dès qu’il le pourra et surtout, autant de fois qu’il le pourra. Et c’est ce qu’il fera.

C’est dans cette ville qu’il admire pour la première fois le chef d’œuvre del Greco «  L’enterrement du conte d’Orgaz ». Lagorre ne cache pas son engouement pour ce peintre crétois, ancien élève du Titien, très vite adopté par l’Espagne. De ce peintre qui le ravit, il a eu l’occasion, au Metropolitan Museum of Art of New York, d’admirer un autre chef d’œuvre, un paysage surprenant, diabolique et apocalyptique à la fois, une vision très particulière, quasi expressionniste de la ville, un tableau intitulé très simplement « Vue de Tolède », une huile peinte par El Greco à une époque où, rappelons-le, la peinture paysagère n’était le plus souvent que décorative. Avec El Greco, pour la première fois, nous sommes loin, très loin du paysage arcadien où les peintres italiens mêlaient personnages antiques et lieu idyllique.

René Lagorre peint Tolède, souvent, mais de manière bien différente parfois. A l’exubérance de couleurs et de lumière répondent des visions plus noires, quasi tragiques, où la ville semble sombrer dans un véritable chaos…

Comme sur les toiles de Montségur les toiles et les gouaches de Tolède dévoilent une évolution du peintre du figuratif réaliste vers l’abstrait avec une prédilection de plus en plus marquée pour l’emploi de formes géométriques.