06 40 88 31 09
b.gaston-lagorre@orange.fr
Carpe diem - 17 Grand Rue 11490 Portel-des-Corbières

Portraits

  /  Portraits

Hormis ceux de bergers et de gitans, Lagorre ne nous a laissé que peu de portraits et encore ne sont-ils le plus souvent que des portraits de commandes. C’était déjà le cas pour le superbe portrait réalisé en 1947 qui continue de trôner sur l’un des murs d’une des salles de l’archevêché de Toulouse, celui du cardinal Saliège1.

Dans la foulée, le peintre exécutera un portrait de l’évêque de Bordeaux, mais aussi des portraits de personnalités amies telles celle de Serge Lifar, danseur et chorégraphe d’une grande beauté qui était alors maître de ballet à l’opéra de Paris ou encore celle de René-Victor Pilhes qui n’avait alors que dix-sept ans !

Des familles commandent également au peintre le portrait de leurs enfants. Marie-Christine Bosny, encore très jeune à l’époque, se souvient de séances de poses qui lui semblaient interminables, séances qui se déroulaient dans la salle du second étage de la mairie de Seix, l’édile de l’époque laissant à la disposition du peintre cette salle qu’il avait transformé en second atelier.

La nièce du peintre, Joëlle Gaston-Lagorre, manifestait elle aussi son impatience aussi le peintre lui avait-il donné, pour l’occuper et tenter de la faire patienter, un petit jouet (un chien en bois?), lequel, du même coup, figure lui aussi sur la toile.

Le portrait fige . Il fige l’instant présent, il fige le regard, il fige le visage un peu à la manière d’une photo. C’est un instantané et, à ce titre, il est signe de mort. Sans doute est-ce l’une des raisons qui faisait que Lagorre n’appréciait guère de peindre des portraits. Son impatience n’ayant d’égale que son amour de la vie.

Il nous laisse toutefois quelques portraits d’enfants et de personnes âgées d’un réalisme assez cru et assez troublant. L’heureux propriétaire d’une gouache aquarellée exécutée en camaïeu de gris (à voir dans “Autres portraits”) représentant un vieil homme au visage buriné exprime ainsi ce qu’il ressent quand il regarde sa gouache :

«  Je l’ai achetée en 1985 et j’ai toujours été frappé par l’expression de ce visage. Les yeux sont particulièrement expressifs. Quelque soit l’endroit de la pièce d’où on la regarde on a l’impression que le regard vous suit. Je suis admiratif de ce travail. C’est une œuvre que je suis très heureux de posséder et que j’aime particulièrement… »

1Pour la description détaillée de ce portrait du cardinal Saliège se référer au livre « René Gaston-Lagorre, de l’académisme à l’abstraction » B. Gaston-Lagorre, éd. Le pas d’oiseau. Toulouse, 2013. pp,44-46.